Assomption de la Bse Vierge Marie (15/08/2017)


Assomption, Ascension, Christ Roi de l'univers, Ste Trinité, Toussaint... et j'en passe !
Dites-moi, frères et sœurs, aurions-nous ce besoin régulier, nous autres chrétiens, de pilules du ciel pour supporter la terre ? Serions-nous le petit village irréductible, qui préfère se transférer au ciel pour être plus tranquille et discret ?
Non et non ! Et ce que nous venons d'entendre, le crie, le chante plutôt : une liturgie bourrée de vie, de joie, une liturgie ''parturiente'', avec des femmes enceintes.
Voyons donc plutôt comment, en ce jour, l'Eglise nous dit notre vocation.
Voyons comment Marie incarne parfaitement non seulement notre avenir à tous, mais aussi notre aujourd'hui. En quelque sorte, la fin et les moyens.
Car, ne l'oublions jamais, c'est le ciel qui explique la terre, et pas l'inverse !
Vocation donc à l'éternité de joie, à la plénitude et enfin à l'enfance retrouvée.


Ma vocation d'éternité

            Frères et sœurs, mon avenir est en Dieu. Je suis intra-céleste : « Dans le Christ, tous revivront » assure saint Paul.
Avec Marie, une jeune fille d'Israël, je comprends le sérieux de cette vie : elle n’est rien d’autre qu’un pèlerinage, une préparation, un training, si vous préférez.
« Ce n’est pas la mort qui viendra me chercher, c’est le Bon Dieu » disait tranquillement petite Thérèse, en crachant tout son sang.
Le ciel est ma maison, vraie, définitive. Et pas un duplex. Non, « nombreuses sont les demeures.»
Dieu est infini. Bonheur et amour pour tous.
Un ciel qui n'éloigne pas : voyez comme Marie est proche, à l'écoute, « elle nous aime comme Dieu nous aime » osait chanter Thérèse.
Oui, mes amis, « en Dieu, il y a de la place pour l'homme » selon les mots de Benoît XVI.
Alors, je comprends... la Femme, « torturée par les douleurs ». C'est aujourd'hui... temps de l'enfantement : Marie, la Mère, met au monde l’humanité nouvelle, un à un. Elle apprend le chemin du ciel, le combat contre l’ennemi, le Malin qui veut manger tout ce qui est bon et beau.

Ma vocation de plénitude

            Tout entier au Ciel ! Corps et âme. Telle est notre destinée. comme Marie, comme Jésus,
Notre Dame n'est-elle pas la règle de l'humanité vraie, selon Dieu, sa parfaite réussite ?
Car il y a plus originel que le péché. Il y a plus originel que la révolte, l'absurde, la division.
Et c'est l'unité de la personne humaine, celle d'un corps animé, où gouverne l'esprit. Car si Dieu fait l'âme, Il fait aussi le corps et nous veut à Lui, avec Lui, tout entier pour Le glorifier.
Aussi, c'est imparable, dignité absolue du corps humain !
Mais alors, quel chemin, quel combat pour ébaucher ici-bas cette unité ! Je pense aux paroles fameuses, énormes de saint Jean-Paul II à la jeunesse de France (1980) :
            « Chers jeunes, ayez un très grand respect de votre corps et du corps des autres !
Que votre corps soit au service de votre moi profond ! Que vos gestes, vos regards, soient toujours le reflet de votre âme ! Adoration du corps ? Non, jamais ! Mépris du corps ? Pas davantage. Maîtrise du corps ! Oui ! Transfiguration du corps ! Plus encore ! » Sans commentaire.

Ma vocation d'enfant
            Nos frères orthodoxes ont bien compris cela : allez donc regarder l'icône de la Fête.
Quand les deux cousines se rencontrent, c'est, en fait, leurs saints enfants qui se saluent, et dansent en leur ventre !
Tel est le secret de Marie, de son triomphe absolu sur le péché et ses conséquences. Elle est enfant de coeur, plus jeune que le péché, « infiniment grande, car infiniment petite » (P. Claudel).
Son chant ne dit que cela : renversement des valeurs, de nos idées, béatitude pour les humbles, les petits, les serviteurs.
Oui, « le ciel appartient à l'enfant », car être petit et « servir, c'est régner. »
Frères et sœurs, nous serons grands dans la mesure où nous sommes petits, nous serons glorieux dans la mesure où nous mettons de l'amour où il n'y en a pas. Tel est le chemin du ciel, celui de la liberté royale, le chemin de Marie, petite et glorieuse.

Ce matin, accueillons donc, avec gratitude, du coeur de Marie, notre propre vocation :
vocation à l'éternité, à l'unité et à l'enfance.
Et, pour l’accueillir, cette grâce, un souhait, que j'emprunte à saint Maximilien-Marie Kolbe :

« Je vous souhaite de tant L’aimer, que vous soyez complètement incapable de vivre sans Elle ». Amen !

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