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Homélie du 16 août 2020 - 20e dimanche du Temps Ordinaire A

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  Frères et sœurs, en ce dimanche, Jésus s'aventure en dehors des frontières d'Israël , dans la région de Tyr et de Sidon, au sud de l'actuel Liban (Mt 15). Une femme étrangère vient demander un miracle pour sa fille, et reçoit, au final, un grand compliment : « Femme, grande est ta foi ! » (v.28) D'où le choix de la première lecture, ti­rée du livre d'Isaïe, où Dieu promet d'accueillir avec amour les étrangers qui viendront à la foi d'Israël : « Je les comblerai de joie dans la maison de prière » (Is 56,7). Les disciples de Jésus, dans cette phase de son ministère public, devaient ressentir de l'inquiétude et se poser bien des questions. Après l'enthousiasme des premiers débuts, entre miracles et discours fascinants, se succèdent des expériences étranges comme l'apparition de nuit au milieu du lac (Mt 14), puis des affrontements de plus en plus aigus avec les Pharisiens, qui accourent de Jé­rusalem pour mettre Jésus à l'épreuve ; or cel

Homélie du 28 juin 2020 - 13e TO

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Frères et sœurs, dans le passage d’évangile que nous venons d’entendre Jésus achève son « discours missionnaire » (Mt 10) : nous écoutons les toutes dernières instructions qu’Il a données aux Douze avant de les envoyer en mission (cf. v.5). À la différence de saint Luc, Matthieu n’expliquera pas quels seront les fruits de cet envoi : lorsque commence le chapitre suivant, nous retrouvons Jésus comme prédicateur itinérant entouré de ses disciples. Cela pourrait signifier que le discours de Jésus s’adresse surtout à la communauté rassemblée autour de Matthieu , des années après la pâque, pour recueillir des lèvres du vieil apôtre les enseignements de Jésus. Nous pouvons alors mieux comprendre cette exhortation si forte : « qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi. Qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi. » (v.37) Il s’agit bien d’aimer le Christ par-dessus tout, ce qui est valable en tous temps ; mais l’opposition famili

Homélie du 10 mai 2020 - 5e TP

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            Frères et sœurs, e n ce 5 e dimanche de Pâques, nous continuons notre itinéraire spirituel du temps pascal , à mi-chemin entre la célébration de la Résurrection, il y a un mois, et la Pentecôte qui sera célébrée dans trois semaines. Chacune des lectures suit un cycle particulier, dimanche après dimanche. Aujourd'hui les Actes nous présentent l'institution des diacres (Ac 6), saint Pierre développe une théologie du « sacerdoce commun » (1P 2), tandis que l'Évangile nous replonge dans l'atmosphère de la dernière cène (Jn 14). En conséquence, il n'y a pas de fil conducteur qui relie ces trois textes, si ce n'est « l'atmosphère pascale ».             Nous connaissons bien la description merveilleuse de la première communauté chré­tienne : « La multitude des croyants n'avait qu'un seul cœur et qu'une seule âme » (Ac 4, 32). Mais les problèmes n'ont pas tardé à poindre au cours de cet « âge d'or », au lendemain de la Pentec

Homélie du 19 avril 2020 - 2e TP

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            Frères et Sœurs, l a miséricorde jaillit du Cœur du Christ pour venir nous rejoindre . Nous qui sommes bien souvent tentés de nous enfermer dans notre petit cénacle de nos sécurités humaines, comme les apôtres, mais le Christ vient rompre nos chaînes. Il se penche avec condescendance sur notre manque de foi, que saint Thomas incarne si bien, et nous invite à toucher ses plaies, pour faire l'expérience directe de sa nouvelle vie. Il se donne réellement à toucher dans l'Eucharistie, dans nos frères, dans nos communautés...             Dans les lectures de ce dimanche, c’est toute l’œuvre de la Miséricorde qui se déploie, nous sommes invités à admirer, par la première lecture (Actes), la communion qui se fonde sur la miséricorde dans la vie de la première communauté chrétienne : union des cœurs, vie nouvelle, conversions, etc. Le psaume se présente comme une célébration de la miséricorde. Enfin, saint Pierre place la miséricorde à la source de la nouvelle vie :

Homélie du 29 mars 2020 - 5e CA

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Frères et sœurs, ( absents physiquement mais bien présents dans nos cœurs) , la scène d’évangile de ce jour nous dévoile très intimement les sentiments du cœur même de Jésus . Lazare n’est pas un inconnu pour Jésus : « Jésus aimait Marthe et sa sœur et Lazare. » (v.5). Pourtant, apprenant la maladie de Lazare, il ne se précipite pas . La reconstitution temporelle du récit permet de comprendre que Lazare est, en fait, déjà mort lorsque parvient à Jésus la nouvelle de sa maladie, puisque à son arrivée à Béthanie, il est enterré depuis quatre jours. Toutefois, Jésus ne cherche pas à précipiter le signe et à aller réconforter cette famille « amie ». Pourquoi ? Nous sommes, nous aussi, les bien-aimés du Seigneur, surtout si nous avons « oint la tête du Seigneur de parfum », comme Marie (v. 2), c’est-à-dire si nous lui avons manifesté une grande dévotion par notre vie et nos actions . Nous ne sommes pas des étrangers pour lui et il n’est pas indifférent à notre sort. Mais son

Homélie du 08 mars 2020 - 2e CA

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            Frères et Sœurs, comme chaque année durant le temps de Carême, la liturgie de la Parole nous invite à contempler le mystère de la Transfiguration du Seigneur. Pourquoi ce choix en Carême ? C’est simplement que le temps du Carême, chemin de renoncement et de sarifices, est un chemin difficile et il est bon d'en désirer le terme : la vie bienheureuse avec le Christ . Ce but final motive nos efforts d'ascèse et nous soutient alors que nous voyons la Passion se profiler à l'horizon. Comme Jésus et en sa compagnie, nous allons à la lumière à travers la croix : Per Crucem ad Lucem.             Les premières lectures des dimanches de Carême forment un cycle particulier qui parcourt l'histoire d'Israël : nous avions le récit des origines (la semaine dernière), la vocation d'Abraham (ce dimanche), puis Moïse, David et les prophètes dans les semaines à venir. C'est un parcours traditionnel, c’est celui que le premier martyr saint Étienne, adopte dans