Solennité des Saints Pierre et Paul (29/06/2017)
Il
y a quelques années, lors d’une rencontre avec des étudiants et des
professeurs, le pape François parlait de la vie chrétienne comme d’une
marche : un pas posé fermement sur
le sol qui permet à l’autre pied de
se porter en avant vers la zone à risque. « Marcher est un art,
disait il, et c’est l’art de la foi ».
Les deux grands témoins de la foi que nous célébrons ce matin, personnifient cette double posture. D’un côté, la foi de Pierre, son nom signifie « le rocher » ce qui évoque la solidité, le point de repère, sans omettre l’invitation à l’ascension. La parabole de la maison bâtie sur le roc prend avec Simon Pierre une signification particulière. Le premier des apôtres reçoit la charge, après être revenu de son reniement, d’affermir ses frères dans la foi. Grâce à la prière du Christ, cette foi de Pierre ne s’éteindra pas.
Les deux grands témoins de la foi que nous célébrons ce matin, personnifient cette double posture. D’un côté, la foi de Pierre, son nom signifie « le rocher » ce qui évoque la solidité, le point de repère, sans omettre l’invitation à l’ascension. La parabole de la maison bâtie sur le roc prend avec Simon Pierre une signification particulière. Le premier des apôtres reçoit la charge, après être revenu de son reniement, d’affermir ses frères dans la foi. Grâce à la prière du Christ, cette foi de Pierre ne s’éteindra pas.
Pierre
a reçu le charisme de la certitude, de la rectitude.
Sa mission sera d’authentifier l’intégrité de la foi, la fidélité au dépôt de
la foi sur lequel se fonde l’unité de l’Église. Son pied repose avec vigueur
sur le socle de son adhésion au Christ ressuscité. « Seigneur, tu
sais tout, tu sais que je t’aime ».
Lui, Paul, l’Apôtre des gentils, c’est le pied qui se porte en avant. Il a reçu non seulement l’audace de la mission, mais aussi l’intelligence de la mission, l’humilité l’amènera auprès de Pierre à être confirmé dans ses travaux apostoliques afin, comme il le dit lui-même, de « n’avoir pas couru en vain ». Son ardeur le porte aux frontières. C’est aussi le message du pape François qui invite « L’Église à sortir d’elle-même pour aller aux périphéries existentielles, là où se trouvent toutes les misères ».
Lui, Paul, l’Apôtre des gentils, c’est le pied qui se porte en avant. Il a reçu non seulement l’audace de la mission, mais aussi l’intelligence de la mission, l’humilité l’amènera auprès de Pierre à être confirmé dans ses travaux apostoliques afin, comme il le dit lui-même, de « n’avoir pas couru en vain ». Son ardeur le porte aux frontières. C’est aussi le message du pape François qui invite « L’Église à sortir d’elle-même pour aller aux périphéries existentielles, là où se trouvent toutes les misères ».
La marche de l’Église a besoin de ce
mouvement dynamique et balancé des pas qui représentent la démarche de Pierre
et de Paul, chacun complétant l’autre : l’assurance de Pierre, le
zèle évangélisateur de Paul.
Et pourtant, il semblerait bien que sur le plan humain, Pierre et Paul aient peu de choses en commun. Pierre a partagé plus de trois ans de sa vie avec le Christ ; il l’a écouté, il lui a parlé, il a mangé et bu en sa présence, il l’a vu faire des miracles, il l’a vu transfiguré sur la montagne et même s’il l’a aussi renié, il a su aussi s’amender et accueillir la Miséricorde du Christ à son égard.
Et pourtant, il semblerait bien que sur le plan humain, Pierre et Paul aient peu de choses en commun. Pierre a partagé plus de trois ans de sa vie avec le Christ ; il l’a écouté, il lui a parlé, il a mangé et bu en sa présence, il l’a vu faire des miracles, il l’a vu transfiguré sur la montagne et même s’il l’a aussi renié, il a su aussi s’amender et accueillir la Miséricorde du Christ à son égard.
Paul n’a pas connu le Christ dans son
humanité mais le Christ l’a illuminé sur le chemin de Damas puis il s’est
révélé à lui et cela a suffit pour transformer sa vie.
Nous le
voyions, Dieu se donne à nous de manière différente mais toujours de manière suffisante à chacun d’entre nous.
Ce qui
fait la force de ces deux grands témoins de la foi au Christ et qui les unis si
étroitement, c’est qu’ils ont su donner
toute leur vie à la suite du Christ et jusqu’au bout. « Je me suis
bien battu, j’ai tenu jusqu’au bout de la course, je suis resté fidèle… »
dira Paul à son disciple Timothée (Tm 4,7)
Et si
Paul affirme cela à la première personne, il est bien conscient de Celui qui
œuvre en lui : « Le Seigneur m’a rempli de force pour que je
puisse annoncer jusqu’au bout l’Évangile… et Il me sauvera et me fera entrer au
ciel, dans son Royaume… » (Tm 4,17-18) et ailleurs Paul dira
encore aux chrétiens de Philippe : « Je peux tout en Celui qui me
donne la force ».
Arrêtons-nous
un instant ce matin sur notre page d’Évangile. Celle-ci nous est bien connu ; c’est la célèbre
profession de foi de Pierre. Ce texte nous montre Jésus cheminant avec ses
apôtres dans la région de Césarée de Philippe et tout à coup de manière
inattendu, Jésus interroge ses apôtres et il leur demande ce que les gens
disent de lui. Nous comprenons assez bien qu’en interrogeant ses apôtres sur ce
que disent les gens sur sa personne, Jésus cherche finalement à savoir ce que
eux, les apôtres, pensent de Jésus.
C’est cela qui compte pour Lui !
Jésus
veut que nous soyons bien au clair sur sa personne et il le demande à ceux-la même
qui constitueront les futures colonnes de son Église.
Et là
nous voyons dans l’Évangile que c’est par la personne de Pierre que nous est
donné la réponse ; Il n’y a pas douze réponses, il n’y en a qu’une. C’est
le chef des apôtres, Simon-Pierre, qui prend la parole et qui affirme en
face de Jésus : « Tu es le Messie,
le Fils du Dieu vivant ! ».
Et Jésus
va immédiatement protéger Pierre de tout orgueil en lui précisant qu’il n’a pu
dire cela de lui-même. « Non, Pierre, tu ne pourrais pas dire cela de
toi-même… ; c’est mon Père qui a déposé cette vérité dans ton cœur… parce
que devant toi c’est extérieurement un homme que tu vois et tu me
proclames « Fils de Dieu », le Fils du Dieu vivant ».
Et parce
que le Père s’est révélé au cœur de Pierre, Jésus, immédiatement, confère à
Pierre, ce pauvre pécheur de Galilée, la responsabilité de toute son
Église : Il constitue Pierre comme
le garant de la foi de toute l’Église. « Tu es Pierre et sur cette
Pierre je place toute l’Église sur tes épaules, tes pauvres épaules fragiles et
tout ce que tu lieras et délieras sur la terre sera lié et délié dans les cieux. »
Quand Jésus
donne sa confiance, Il ne la donne pas à moitié et cette confiance il ne l’a
reprendra pas malgré nos défaillances et nos infidélités.
Mais
cette question posée à Pierre il y a deux mille ans, Jésus nous la pose chaque
fois que nous entendons cette page évangile. « Qui suis-je vraiment pour toi ? » un Dieu plutôt
lointain ? Une histoire que j’ai apprise étant jeune ? Une présence
et une aide pour ma vie de tous les jours ?
Notre
connaissance de Jésus ne peut être vraie que si nous le découvrons chaque jour comme une personne vivante, une
personne qui m’appelle, qui me connaît, qui s’intéresse à moi et qui m’aime.
Nous ne
sommes pas chrétien pour continuer une tradition familiale ; cela ne peut
pas être la raison première de notre foi. Ce qui est premier, c’est notre relation personnelle avec le
Christ. Tout ce que l’opinion peut dire ou penser de Jésus ne sera jamais
satisfaisant. Seul peut m’aider dans ma foi, ma relation personnelle avec
Jésus.
Alors
Pierre, en disant : « Tu es le
Messie, le Fils du Dieu vivant », reconnaît en Jésus, non seulement
l’accomplissement des prophéties annoncées depuis des siècles au peuple
d’Israël mais Pierre reconnaît en plus que Jésus est « le Fils de
Dieu ». La foi de Pierre reconnaît en Jésus la figure du Dieu invisible. Seule
la foi peut lui communiquer une telle révélation. Avec notre intelligence nous
pouvons adhérer au Christ historique, mais seule la foi peut nous donner la
connaissance de sa divinité.
C’est après
avoir fait sa profession de foi au Christ que Pierre reçoit une mission, celle
pour laquelle il a été créé : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je
bâtirai mon Église » ; et les successeurs de l’apôtre Pierre se sont
passés le flambeau pour éclairer l’Église au fil des siècles jusqu’à nos jours.
Prions
tout particulièrement en ce jour pour le pape François : que le Seigneur
l’assiste dans sa délicate mission d’aider tous les hommes à mieux comprendre l’amour
du Christ pour eux et à y répondre toujours plus en vérité. Car comme le disait St Jean-Paul
II : « L’unique objectif que l’Église désire servir : est que
tout homme puisse retrouver le Christ, afin que le Christ puisse parcourir la
route de l’existence, en compagnie de chacun ».
Frères
et sœurs, en cette solennité des saints apôtres, Pierre et Paul, demandons au
Seigneur que par toute notre vie, nous aspirions « à lui offrir, jour
après jour, notre personne et notre vie en sacrifice saint, capable de lui
plaire » à l’exemple de ces deux grands apôtres. Amen.
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