Homélie du 9 septembre 2017 - 23e TO
Tu aimeras ton prochain comme
toi-même'' » (Ms C 11).
Ah,
frères et sœurs, comme petite Thérèse, contemplons un moment le Mystère, avant
de nous en nourrir ! Car, il s'agit bien de cela.
J’ai ouvert ma Bible et lu le titre de
notre passage : « Correction
fraternelle et prière en commun. »
J'ai pensé à vous et me suis dit :
qu'est-ce donc qui vous serait utile pour vivre cet évangile ? Pour nous autres
frères, la Règle du Carmel indique : « On
procédera, avec charité, à la correction des manquements et des fautes des
frères, si l'on a pu en remarquer chez l'un ou l'autre. » C'est donc au
programme et on essaie. Mais vous ?
Il me semble que nous sommes conviés à
poser, ce dimanche, 3 actes forts, 3 actes éminemment chrétiens : un acte de
foi, un acte d'espérance et un acte de charité.
Pour ce faire, commençons à
l'envers... par la fin de notre passage.
Un acte de Foi
C'est
la base, indispensable : « Quand deux ou
trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux. » Nous n'y
comprendrons rien, rien ne se passera, si nous ne (re)commençons pas là : Jésus,
Tu te tiens, vivant, au milieu de nous, réunis en ton Nom.
Alors, tout est possible.
Alors, effectivement, la cté
chrétienne n'est pas un club, le mouvement d'action catholique une association
comme les autres, la commission de paroisse une équipe.
Le couple, la famille elle-même se font ecclesiola, petite église
domestique, où Dieu est accueilli, rencontré, célébré, dans le plus banal des
quotidiens. Un acte de foi, vous dis-je !
Quand Dieu est là, sa grâce nous
tient, nous lie. Elle veut devenir la norme de nos relations, le moteur de
nos actions, l'atmosphère que nous respirons.
Alors, inouï : nous pouvons tout
demander à Dieu, dans une confiance invincible : la foi obtient tout de Dieu !
Alors, je peux réellement devenir
le frère de mon frère, un guetteur de charité, un ange de bienveillance.
Croyons-le !
Un
acte d'Espérance
Acte de foi donc, qui élargit mes
espaces, et appelle l'Espérance.
Laquelle ? Je
n'irai pas seul au ciel. Mieux que l'esprit d'équipe, cela s'appelle la
communion des saints : je suis responsable, solidaire des autres, membre
d'un corps. Tout est partagé.
On connait
ça : « Tout âme qui s'élève élève le
monde » (E. Leseur).
Frères et
sœurs, avez-vous prêté attention ? « S'il
t'écoute, tu auras gagné ton frère. »
Gagné ? Non
pas à soi, à ses idées, ses manières. Non, gagné à la vérité, la bonté, la droiture,
la dignité... Bref, gagné à Jésus, au Royaume, au Ciel !
C'est M.
Ezékiel qui le dit : Je suis un guetteur, ou, si vous préférez, avec Jésus, un
samaritain, un bon, un bon pasteur aussi, pour tous ceux qui se blessent,
s'égarent, se découragent.
Espérons
donc en cette communion en Jésus, qui mène au ciel !
Un
acte de Charité
Il faut en venir là, puisque c'est
bien « l'accomplissement » de tout,
la dette perpétuelle, le programme permanent.
Seuls la
charité, l'amour de Jésus (pas la gentillesse), seul l'Esprit Saint peut
me faire vivre cet évangile, frères et sœurs. Et non plus le triste refrain des
jalousies, médisances et j'en
passe... dès la sortie de l'église.
L'Esprit
Saint, Lui seul, réconcilie, unifie. Lui seul construit, encourage, éduque.
Sans
blesser, humilier, sans condamner ni décourager.
Par l'amour
répandu dans nos cœurs, « accueillez-vous
donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de
Dieu » (Rm 15,7).
Pouvoir
inouï de l'amour divin, puissance, délicatesse, tendresse et compassion
irrésistibles.
Achevons. Un proverbe au Cameroun dit : « Personne
ne peut percer l’abcès qu’il a dans le dos. » Ne nous leurrons pas, mes amis. Si j'aurai parfois à reprendre mon
prochain, c'est aussi lui peut-être lui d'abord, qui aura à me corriger, m'instruire...
Quel défi !
Vite... un grand
acte de foi, d'espérance et d'amour !
Merci Seigneur de nous avoir fait un
peu mieux comprendre ce matin ce qu'est la charité !
Merci de nous La donner en
nourriture... tout de suite ! Amen !
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