Homélie du 21 janvier 2018 - 3e TO


            La liturgie de ce 3° dimanche ordinaire dans l’année résume bien tout ce que nous enseigne la Révélation, c’est-à-dire la réponse à l’appel de Dieu et la nécessité de la conversion comme réponse à cet appel.
            Ainsi dans notre première lecture nous venons d’entendre le récit du prophète Jonas, envoyé par  Dieu pour convertir Ninive, la grande ville païenne. Et surtout actuellement cette ville extraordinairement grande c’est notre monde actuel. Ainsi depuis maintenant pas mal d’année les Papes, comme Jonas, parcours le monde pour nous rappeler justement l’impératif de respecter la loi de Dieu, et au moins la loi naturelle pour ceux qui ne connaissent pas encore l’évangile. 
             Et que cela est bien d’actualité, on pourra voir que Ninive c’est la ville actuelle de Mossoul, en Irak, dont on a beaucoup parlé à cause de la guerre, et de sa destruction en partie. On pourra aussi noter qu’en hébreu Jonas signifie la colombe, donc normalement la paix, que le prophète apporte au nom de Dieu en prêchant la conversion. On pourra aussi voir que Pierre s’appelait Simon fils de Jonas, mais aussi dans l’évangile deSaint Jean, Simon- Pierre est appelé  fils de Jean. Simon fils de Jonas, fils de la colombe donc fils de l’Esprit-Saint, et fils de Jean c’est-à-direfils de Dieu qui fait grâce.
            Cela peut nous aider à comprendre l’enseignement de Dieu par le prophète Jonas, et la mission de Pierre et de ses successeurs pour notre conversion. 
            Le psaume 24 est une prière pour que le Seigneur nous apprenne ce que nous avons à faire, cela en nous disant : « Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve ».
            Saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens est particulièrement exigeant, en nous invitant à nous détacher de tout. Ces propos semblent plutôt demander à ceux qui se sont consacrés à Dieu, mais c’est tout simplement le rappel de la primauté de Dieu. Car nous dit l’apôtre,  «il passe ce monde tel que nous le voyons ». Il est évident que cela convient parfaitement à notre mode actuel, où la loi de Dieu est en grand partie ignorée, dont on pense ne pas avoir  besoin, ce qui fausse tous les pronostics des réalités présentes et du monde futur.
            En cette année où nous avons plus spécialement l’évangile de St Marc, celui-ci nous fait entrer directement dans le vif du sujet, dès le début de son Evangile, lequel évangile de Marc est considéré comme l’évangile de Pierre, dont St Marc était d’après la tradition, le secrétaire à Rome. En effet après un prologue de 13 versets où il cite Jean-Baptiste, et rapidement le baptême de Jésus et la tentation au désert, Marc  nous parle directement du ministère de Jésus. Et c’est donc Jésus lui-même Dieu fait homme, l’unique Médiateur et Rédempteur qui nous enseigne fortement : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez- vous et croyez à l’évangile ».
            Dans cette conversion il y a aussi l’unité de tous les chrétiens en cette semaine de prières pour cela.

            Cet appel impératif, c’est aujourd’hui même, ce dimanche 21 janvier 2018,au cours de cette messe que Dieu en la Personne de son propre Fils fait homme nous le demande. Et cet appel à la conversion, c’est à tout le monde, à tous sans exception en ce monde, que Dieu l’adresse. Il faut se convertir car le royaume de Dieu est tout proche. Et pour cette conversion il nous faut croire à l’Evangile, à la Bonne Nouvelle du Salut et de notre destinée éternelle en Dieu. Donc notre conversion c’est d’abord et essentiellement de croire à l’Evangile et bien sûr de le mettre en pratique.
            Ensuite, pour justement que quelqu’un nous apprennent ce qu’il y a à faire, nous avons l’appel des premiers apôtres. On pourra peut-être s’étonner que les 4 premiers,Simon et son frère André, Jacques et son frère Jean, répondent si vite à l’invitation de Jésus. Certes il y a la grâce de Dieu qui agit, de plus l’évangéliste va à l’essentiel, et il se peut que cela ce soit passé un peu différemment, d’ailleurs ce quileprouve c’est que, en St Jean, qui est sans doute l’évangéliste le plus historique, celui-ci nous dit que cela s’est  passédifféremment. Pour Saint Jean en effet c’est André qui conduit son frère Simonà Jésus.
            Et aussitôt Jésus donne son nom nouveau à Simon : « tu es Simon fils de Jean ; tu t’appelleras Céphas (en araméen), ce qui veut dire Pierre ».On pourra noter dans le même sens que Céphas a la même étymologie que Caïphe. St Pierre étant ainsi le nouveau et véritable Caïphe, le chef du peuple de Dieu. Cela montre que c’est Dieu qui décide, qui appelle, cela est d’ailleurs valable aussi pour nous dans chacune de nos vocations, de nos missions, quel qu’elles soient si elles sont conformes à la volonté de Dieu.
            En réalité il semble que les apôtres ont suivis si rapidement Jésus, parce qu’ils étaient disciples ou tout au moins en lien avec Jean-Baptiste. Et d’ailleurs c’est Saint Jean l’évangéliste lui-même qui le dit puisque André, et un autre très certainementl’évangéliste  lui- même, qui ne se nomme jamais dans son évangile par humilité, venait d’entendre le Baptiste montrer et dire en désignant Jésus : « Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » et un peu plus loin : « Oui,j’ai vu et j’atteste que c’est lui, le Fils de Dieu ». (cf. Jean 1, 29, 34 et 42).
            Puisque nous sommes dans l’appel des apôtres, on pourra noter que saint Jean a suivi si vite Jésus c’est parce qu’il a été un parfait, peut- être le plus fidèle disciple du Baptiste, et puis il a été le premier enfant de Marie à la demande de Jésus lui-même, parfaitement consacré à Elle, notre Mère à tous, et enfin un parfait obéissant à St Pierre, que Jésus a désigné comme chef de ses apôtres et de toute l’Eglise.
            Ainsi, en plus de l’enseignement que nous transmettent les apôtres il y a, en particulier avec Saint Jean, l’exemple de leur vie.
            Aussi afin de croire le mieux possible à l’évangile et à nous convertir, nous aussi acceptons ce que le Seigneur nous demande par le Baptiste et par St Pierre dans l’Eglise, en étant également de parfaits enfants de Marie, sachant que nous célébrons cela en ce moment même dans l’Eucharistie.
                                                                                                                                                                   AMEN.

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